Après sa création en Autriche, Planétarium, l’œuvre de Christophe Robert sera reprise à Bordeaux dans le cadre de la saison de Renaissance de l’Orgue, à l’église Saint-Augustin le 22 octobre, puis à Lisbonne le 21 décembre

Créée en 2021, d’une durée de 13 minutes, le compositeur qualifie son œuvre d’étude-paysage pour électronique avec orgue (2021)

« La relation des anciens avec le cosmos était différente : la transe extatique. Car c’est seulement par cette expérience que l’on acquiert une certaine connaissance de ce qui est le plus près de nous et de ce qui est le plus lointain, les deux indissociablement liés. »
Walter Benjamin, Vers le Planétarium.

L’orgue est sans doute le seul instrument “acousmatique” : l’interprète en est généralement invisible pour l’auditeur, et le son, à la directionnalité brouillée par la réverbération, reçu dans un espace acoustique immersif. Tirant profit de cette particularité, Planétarium se donne le projet (impossible ?) d’une pièce mixte où l’oreille serait guidée par l’électronique, où l’instrument joué en direct serait perçu non comme un soliste placé au premier plan de notre attention, mais comme la partie d’un tout ; le projet d’une pièce mixte où la densité polyphonique de la partie électroacoustique serait équivalente à celle d’une pièce purement acousmatique.
En clin d’œil à la tradition des représentations de “l’orgue cosmique”, l’orgue comme métaphore de l’immensité et de l’harmonie des sphères qui traverse l’histoire des théories musicales occidentales depuis l’Antiquité, la pièce se veut une réflexion sur les relations de l’immensément grand et du plus petit (opposition redoublée par l’adjonction à l’effectif orgue / électroacoustique d’un mélodica, opposant ainsi à l’instrument-orchestre, l’instrument-espace qu’est l’orgue un instrument-jouet qui en est un peu la version miniature, et au souffle inépuisable de l’orgue le souffle vivant – mais précaire – du mélodica).

Au conservatoire de Bordeaux, Christophe Robert a étudié l’orgue avec François Espinasse et la composition avec Jean-Yves Bosseur, puis au conservatoire de Nice, la composition électroacoustique avec Michel Pascal et Gaël Navard. Comme mémoire de DEM, il y construira un site remarquable à propos de la composition des musiques algorithmiques :

http://musiquealgorithmique.fr/quest-ce-que-la-musique-algorithmique/

Dans la même lignée, il y poursuit aujourd’hui une thèse de doctorat sous la direction de Pascal Decroupet, Université Côte d’Azur.