Léonore Chastagner, Héloïse Francesconi et Sarah Procissi lauréates de la bourse UCArts 2020 avec “Musique concrète pour sculptures creuses”, une création plastique et sonore

La première installation, sur invitation, aura lieu à l’atelier Smarin, 14 ruelle du ruisseau, Nice, au début juillet. Vernissage à l’automne 2021

Atelier Smarin

Musique concrète pour sculptures creuses prendra la forme d’une installation immersive. Elle consistera en un ensemble de sculptures en céramique, réalisées spécifiquement pour le projet, équipées chacune d’un dispositif sonore électrique ou mécanique. Des microphones, placés à l’intérieur des formes creuses, capteront les ondes au coeur de chaque oeuvre. Des percussions automatisées, fabriquées sur mesure à partir de moteurs à courant continu, exploiteront les propriétés sonores naturelles du matériau. Les sons amplifiés seront diffusés en temps réel à travers l’espace d’exposition. Ils formeront une composition musicale auto-générée, un paysage sonore concret qui fera entendre les sculptures dans le même temps qu’elles seront vues. La scénographie intègrera des éléments de mobilier, pour créer des zones de repos et inviter les spectateurs à faire l’expérience de l’installation dans la durée. Musique concrète pour sculptures creuses sera la rencontre d’une musique expérimentale et d’un matériau millénaire. Il s’agira de regarder des sculptures, et de les écouter.

Léonore Chastagner (1992, Nice) est étudiante à la Villa Arson où elle élabore un travail centré sur la céramique et l’écriture. Ses pièces ont fait l’objet d’une exposition organisée par la commissaire Isabelle Le Normand, ses textes ont paru dans La Règle du Jeu, Art Press et La Quinzaine littéraire. Elle est par ailleurs titulaire d’une licence de l’École du Louvre et d’un master en histoire de l’art préparé à Paris 1 et l’Institute of Fine Arts à New York.

Dans son travail de la céramique, Léonore Chastagner observe précisément ce qui est dans son environnement le plus immédiat. Ses mains, ses vêtements, des objets qui appartiennent à son entourage. Elle utilise alternativement la faïence et le grès, et exploite leur grain naturel. Elle conçoit ses pièces comme des témoignages, des photos en trois dimensions qui pointent un décalage minime, isolent un élément discret. 

Héloïse Francesconi (1991, Nice) termine ses études au Conservatoire de Nice en classe de composition électroacoustique. Depuis 2016, elle compose des pièces acousmatiques adaptées à la projection dans un acousmonium ou autre système à plusieurs haut-parleurs. Son travail mélange musique concrète, abstraite et électronique. Elle est guitariste du groupe de noiserock Toru et membre du trio de synthétiseurs HHH. 

Attirée par la métamorphose des sons, Héloïse Francesconi mélange musique concrète et électronique. Elle suit depuis des années la scène industrielle, noise, bruitiste et expérimentale, tout en étant très imprégnée de la musique contemporaine et savante. Elle puise son inspiration dans la nature et le quotidien, et réalise des enregistrements sur le terrain qu’elle associe à l’électronique par l’intermédiaire de modulaires et de synthétiseurs analogiques. Elle s’intéresse au contexte d’écoute, à la place et au geste du musicien, à sa possible disparition dans les sets live. L’art radiophonique occupe par ailleurs pour elle une place importante. Pendant deux ans elle a co-animé une émission sur Radio Canut dédiée à la musique (ambient, industrielle, contemporaine) et à la poésie. Elle diffusait à l’antenne lectures de textes et fragments d’enregistrements. 

Sarah Procissi (1991, Bastia) participera au projet en tant qu’assistante technique et artistique, elle interviendra comme aide extérieure pour la réalisation du système sonore et de la fabrication des moteurs. 

Son travail est influencé par la musique électronique, la musique concrète et la réalisation de field recordings. Ses compositions ont été jouées à Paris, Buenos Aires, Weimar… Titulaire d’une licence Pratiques musicales professionnelles de l’Université Côte d’Azur et d’un DEM de composition obtenu au CRR Nice, elle collabore régulièrement avec des compagnies de danse et les musées de sa région (MAMAC, Musée des Arts Asiatiques, Musée Chagall…). Intéressée par la création multiphonique, elle conçoit des installations de systèmes de projection complexes : Terra Santa pour 22 haut-parleurs (Festival MANCA), HHH (12 haut-parleurs, MAMAC), Vers Abraxa (6 haut-parleurs)… Elle interprète depuis 2014 de nombreuses pièces acousmatiques sur acousmonium (orchestre de haut-parleurs), et a joué des compositeurs comme Hans Tutschku, Rodrigo Sigal…